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Histoire

La maison russe

En 1927, Sainte-Geneviève-des-Bois était une petite commune de neuf cents habitants qui, en raison de sa situation sur l’axe Paris – Orléans et de sa proximité avec la capitale (24 km), était en train de s’urbaniser rapidement. La bienfaitrice britannique Dorothy Paget, sensibilisée aux difficultés des émigrés russes de Paris, fit l’acquisition d’une vieille ferme de Sainte-Geneviève-des-Bois transformée en maison bourgeoise au XIXe siècle et connue depuis sous le nom de Château de la Cossonnerie. Miss Paget offrit le château à son amie russe, la princesse Vera Mestchersky19, ancienne administratrice de la Croix Rouge russe, qui envisageait de fonder une maison de repos et de retraite pour ses compatriotes réfugiés âgés, malades ou mutilés de guerre. De cette façon, le Château de la Cossonnerie à Sainte-Geneviève-des-Bois devint la « Maison Russe ». Elle devint une maison de retraite pour les plus âgés des émigrés russes qui avaient fui la Russie révolutionnaire et trouvé refuge en France. Avec les premiers décès de pensionnaires se posa la question du lieu de leur inhumation. Dès 1927, le premier pensionnaire de la Maison Russe décédé fut inhumé au cimetière communal de Sainte-Geneviève-des-Bois, pas loin de la maison de retraite. Les années suivantes, les inhumations de pensionnaires russes au cimetière de la ville se poursuivirent.

Au fil des années, on enterra non seulement les pensionnaires de la maison de retraite mais tous les émigrés russes décédés à Paris ou ailleurs en France. Le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois devint ainsi la plus grande nécropole russe à l’étranger. En l’espace de dix-sept ans, de 1930 à 1947, il y a eu une augmentation considérable du nombre des concessions achetées par des Russes dans le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois : 27 concessions en 1930, 39 en 1931, 53 en 1935, 83 en 1939, 118 en 1941, 151 en 1942, 187 en 1943, 197 en 1945 et 230 en 1947.

La construction de l'église

En 1939, le métropolite Euloge, à la tête de l’Archevêché des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale, prit la décision de faire construire un lieu de culte orthodoxe à proximité immédiate du cimetière. L’administration diocésaine fit l’acquisition d’un terrain jouxtant le cimetière, pour y bâtir une église orthodoxe. La construction de l’église fut confiée à l’architecte russe Albert Alexandrovitch Benois qui fit appel à l'entrepreneur Jules Despeyroux. Albert Benois et son épouse Margarita Alexandrovna ont également réalisé les fresques murales à l'intérieur de l'église et de la crypte. Pour la nouvelle église, Benois adopta le style de Novgorod du XVème siècle simple et élégant : un édifice blanc de plan carré, découpé de fenêtres étroites, surmonté d’un toit vert symbolisant la terre et coiffé d’une coupole bleue suggérant le ciel,portant une croix orthodoxe à huit branches dorée. Le clocher est de style Pskovien.

La première pierre fut posée en avril 1938 et la consécration de l’église, dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu, eut lieu en octobre 1939. C’est dans la crypte de cette église que reposent aujourd’hui les primats de l’Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, ainsi qu'Albert Benois et son épouse Margarita.

L'église hier et aujourd'hui